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En parcourant la via Appia Antica, à moins d'un kilomètre de la Porte de Saint-Sébastien, on rencontre la petite église du "Quo Vadis ?", puis les catacombes de Prétextat, de Saint-Sébastien et, plus loin, la tombe de Cecilia Metella.
Au centre de cette zone archéologique, compris entre la via Appia Antica, l'Ardeatina et le Vicolo delle Sette Chiese, s'étend l' "Espace Saint-Callixte", un vaste ensemble d'une superficie d'environ 30 hectares, dont la moitié de catacombes. Les galeries, parfois en quatre étages superposés, atteignent une longueur totale d'environ 20 kilomètres. Les tombes y sont très nombreuses, peut-être au nombre d'un demi-million. |
Cet ensemble est formé de plusieurs nécropoles qui se sont étendues au fil du temps: le cimetière de Saint-Callixte et les cryptes de Lucine, qui ont fusionné. Les catacombes de Saint-Callixte comptent parmi les plus importantes et les plus imposantes des quelques soixante-quinze catacombes chrétiennes de Rome. Elles peuvent être considérées comme "le berceau de la chrétienté et les archives de l'Eglise primitive", car elles en illustrent la vie, les us et les coutumes, le Credo professé, et offrent le témoignage de son martyre.
Leur origine remonte aux environs de la moitié du IIe siècle, à un lieu funéraire appartenant peut-être à la famille noble des Caecilii. Au début du IIIe siècle, ces lieux passèrent directement sous la dépendance de l'Eglise de Rome.
Le pape Saint Zéphyrin (199-217) confia la garde de cette récente catacombe au diacre Callixte pour qu'il l'administre au nom de l'Eglise. Callixte devait diriger le creusement, afin que tous les fidèles, surtout les pauvres et les esclaves, puissent avoir une sépulture digne. Devenu lui-même pape, Callixte agrandit l'espace funéraire, qui prit son nom et devint le cimetière officiel de l'Eglise de Rome.
Les zones les plus anciennes des catacombes de Saint-Callixte sont les cryptes de Lucine et le lieu-dit des papes et de Sainte-Cécile, où sont conservés quelques-uns des souvenirs les plus sacrés de ces lieux (les cryptes des papes et de Sainte-Cécile et les chapelles des sacrements).
Le long de la via Appia, après la moitié du IIe siècle, prirent origine les cryptes de Lucine. Le nom de Lucine est dû à la notice rapportée par le Liber Pontificalis dans la biographie du pape Saint Corneille: " La bienheureuse Lucine, avec l'aide de quelques ecclésiastiques, recueillit de nuit les dépouilles du pape Corneille pour les déposer dans une crypte creusée dans une de ses terres, dans le cimetière de Callixte sur la via Appia, le 14 septembre. "
Les cryptes sont composées de deux hypogées "alfa" et "beta", petites zones souterraines affectées aux sépultures, contenant quelques chambres funéraires, communiquant entre elles par des galeries et avec l'extérieur par deux escaliers. Au IVe siècle, ces cryptes furent rattachées au cimetière de Saint-Callixte par une galerie qui permettait aux pèlerins, qui avaient visité les cryptes des papes et de Sainte Cécile, de rejoindre directement la tombe du pape Corneille, enterré à cet endroit. Une grande niche quadrangulaire de l'hypogée "beta", face à laquelle une plaque de marbre fut posée où l'on grava les mots: "CORNELIVS · MARTYR · EP (iscopus)" (Corneille évêque martyr).
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Niche funéraire de Saint Corneille |
Plaque de marbre |
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Sur la paroi située à gauche du sépulcre sont peints Saint Sixte II et Saint Optat. A droite du sépulcre il y a une table de forme circulaire qui servait à poser les lampes à huile qui brûlaient en l'honneur du pape martyr.
Sur la partie supérieure de la paroi, on voit les figures des Saints Corneille, pape, et Cyprien, évêque de Carthage (martyr de la persécution de Valérien en 258).Les quatre figures ont la tête auréolée; elles sont vêtues d'habits pontificaux et portent de la main gauche un livre orné de pierres précieuses (l'Evangile).
Cette reproduction se situe à l'église Saint Corneille à Hem dans la chapelle de droite au pied de la statue du Saint. |
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Au-dessus du sépulcre du pape Corneille se trouve une partie de la pierre sur laquelle furent gravés les vers du pape Damase, dictés par lui en souvenir de la construction de l'escalier conduisant à la crypte et de l'ouverture d'un double lucernaire. Le pape relève le fait qu'il a réalisé ces travaux poussé par sa propre sollicitude pour les sépulcres des martyrs, et invite les fidèles à prier pour lui, infirme et harcelé par tant de préoccupations.
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